Membre de la CSNAF et salarié de La Générale de Granit, Charles Wennberg nous transmet sa passion : celle du granit, une roche noble travaillée par la main de l’Homme comme un ultime témoignage personnalisé de la vie des défunts. Un métier passionnant et en perpétuel renouvellement.

Il était une fois le métier de granitier…

Cousin du tailleur de pierre qui travaille essentiellement les matériaux calcaires, le granitier se consacre presque uniquement au granit qu’il façonne pour la voirie, la décoration ou la réalisation de monuments funéraires. Plus encore dans le domaine de l’art funéraire, le granitier s’efforce de dompter cette roche noble et exigeante en maitrisant le sens d’extraction, l’appareillage des coloris, le reflet des cristaux ou le sens des veines. Technique, il renforce la personnalisation du produit en utilisant les finitions polies, adoucies, bouchardées ou flammées selon le résultat final souhaité.

Un savoir-faire artistique, symbolique et technologique

Souvent artisanal, rarement industriel le métier de granitier s’apprend non seulement en centre de formation, mais aussi et surtout par l’expérience acquise auprès des générations précédentes. Depuis quelques années la profession se tourne vers le numérique pour limiter la pénibilité du travail et requiert des qualifications informatiques en programmation et maintenance.

Toutefois, derrière cette évolution technologique se cache encore un savoir-faire artistique et souvent manuel qui permet aux familles d’avoir un monument personnalisé à l’image des croyances ou passions du défunt.

Géographie d’une profession

Si le nombre d’emplois générés par cette activité reste modeste, la répartition sur le territoire Français est intéressante par sa diversité. L’activité granitière s’est naturellement fixée près des bassins où la qualité du matériau rendait son extraction rentable. Les trois grands sites Français à retenir sont la Bretagne connue pour son granit rose de Perros-Guirec, les Vosges qui bénéficient de granits très durs et le Tarn qui propose un granit gris, lumineux et très accessible en prix.

Depuis longtemps les granitiers Français proposent aussi des coloris en provenance d’autres régions dans le monde. Requérant souvent un budget plus élevé en raison des coûts de transport, ces granits permettent toutefois d’élargir la palette des couleurs et apportent de la diversité dans nos cimetières.

Enfin, comme presque toutes les professions, le métier de granitier s’est ouvert à la mondialisation et il est aujourd’hui possible de trouver sur le marché des produits importés d’Inde ou de Chine, ce qui induit de nouvelles compétences.

Qu’est-ce qu’un monument funéraire ?

Depuis toujours, les Hommes ont besoin d’un lieu de recueillement pour faire leur deuil ; que ce soit pour s’y rendre régulièrement ou plus épisodiquement, ils ont besoin de cet ancrage terrestre avec leurs proches décédés. Aussi enterrent-ils leurs morts dans des monuments funéraires faits de pierre mais plus généralement de granit, construits sur des concessions, perpétuelles ou temporaires.

Le plus souvent le monument recouvre le caveau. Il est la partie visible de la construction. Relativement standardisée et dotée d’une dimension de 2 mètres par un mètre au sol, la taille ou la conception des monuments peut varier en fonction des habitudes culturelles ou de la nature du terrain. Dans les régions rocheuses ou le creusement est difficile, les monuments se transforment en enfeus, proposant des places hors sol.

Les évolutions culturelles et en particulier la progression de la crémation participent à de nombreux changement dans nos cimetières. Depuis une vingtaine d’années les communes proposent aux familles des columbariums, des espaces de dispersion ou même des espaces verts. Dans le même esprit, la demande de monuments cinéraires, c’est-à-dire des monuments de taille réduite, recouvrant un dépôt d’urnes cinéraires, se développe. S’il est probable que de nouveaux changements apparaissent et induisent des modifications dans la forme ou la taille des monuments, la qualité de lieu de recueillement restera.

Comment réaliser un monument funéraire ?

Souvent commandé à l’occasion d’un décès, le monument funéraire peut être choisi sur exposition ou sur catalogue. Il peut aussi être réfléchi et conçu avec l’aide du marbrier. En qualité de professionnel, il saura guider la famille dans les choix techniques et la personnalisation éventuelle. Il est le seul, et c’est un point important, à suffisamment bien connaitre les particularités locales, les accès au cimetière et la nature du sol, afin que la construction soit de qualité et pérenne.

Fabriqué en France, le délai moyen pose comprise est de l’ordre de 2 à 3 mois selon la période ou la complexité du modèle. Pour les produits importés, ce délai peut être doublé selon les impératifs liés au transport.

Une filière française d’excellence

Le métier de granitier est un métier de passionnés, souvent transmis de père en fils ou du moins au sein d’une même famille. De l’entité artisanale à l’entreprise semi industrielle, les granitiers français valorisent jour après jour leur savoir-faire d’excellence, la qualité de leur polissage, leur créativité à l’écoute des familles ; rien ne leur est impossible pour graver dans la roche les derniers souvenirs d’un passé commun.

Profession en mutation, d’abord technique, le métier de granitier se dote progressivement de profils d’illustrateurs, amoureux de la matière et désireux de redonner une vraie place au souvenir. Car l’Histoire se lit avant tout dans la pierre. Ad vitam…

Site de la Générale de Granit